“Sculpter les bois du pays qui révèlent à la fois les êtres peuplant nos bois et nos talus, et mon imaginaire. La taille de la pierre est une aventure… Que je choisisse de m’exprimer par le schiste ardoisier, la pierre calcaire ou le granite du pays, je crée des formes aux courbes sensuelles qui se rencontrent et dialoguent entre elles. Je pratique la taille de façon traditionnelle mais avec des outils de notre époque. Lorsque je taille à vif je ne peux revenir en arrière, je vis l’instant présent. Selon Nietzsche et Bachelard, l’œuvre est ce qui reste, ce qui n’est pas retiré, l’essentiel. J ‘aime surtout jouer avec le plein et le vide, rentrer dans le cœur du matériau afin que la lumière y pénètre, qu’elle dévoile la vitalité et caresse la beauté de la matière. En contrepartie l’ombre révèle le mystère, les tensions et les rondeurs. J’éprouve toujours le besoin de revenir à des formes arrondies sur lesquelles cependant je fais intervenir des déchirures, des rainures, symboles du jaillissement de la vie. J’ai une préférence pour les courbes et les vallonnements, pour les formes s’enroulant autour des vides qui laissent respirer la pierre. Ces sculptures expriment mes peurs, mes inquiétudes, mes idéaux et en aucune façon elles ne sont jamais une copie de la réalité.
Je ne crée pas des sculptures virtuelles, décoratives ou spectaculaires. Comme a dit Olivier Cena dans Télérama :  » Dans une sculpture… il y est question d’ombre et de lumière, de tensions, de relâchements, de vides, de manques, de densité, d’équilibre, de mouvements, bref, de tout un tas de choses intimes parce que profondément humaines. »
Où règne la vie il y a l’espoir que le monde change et s’améliore. Je souhaite que mes sculptures interpellent le public et l’amènent à se poser des questions et l’incitent à créer un monde plus humain. »