Un bel hommage pour Roger, à qui nous devons l’existence de Sculpteurs Bretagne.
Le sculpteur breton Roger Joncourt est mort à l’âge de 91 ans
Le sculpteur breton Roger Joncourt est décédé, à l’âge de 91 ans. L’artiste, connu notamment pour avoir créé le cheval emblème de Landivisiau, était cofondateur de l’association « Sculpteurs de Bretagne ».
Roger Joncourt, en 2016, lors du salon de sculpture de Guerlesquin. (Archives Le Télégramme/Monique Kéromnès)
« La sculpture n’est pas un art facile à aborder. Mais il faut y aller sans appréhension. Et il faut du temps ! Regarder la sculpture, s’approcher, repérer les détails, voir ce qu’elle a d’intéressant. L’artiste a mis des heures et des heures à la façonner. Alors, forcément, elle ne va pas se dévoiler tout de suite ! Mais il y a toujours un moment où ça s’ouvre. L’essentiel est de ressentir quelque chose. Tout ce que vous devez savoir, c’est que le sculpteur utilise ses cinq sens. Il assimile ce qu’il voit, ce qu’il sent et le transforme en quelque chose qu’il concrétise en une œuvre ». Le sculpteur Roger Joncourt, artiste passionné et méticuleux, est décédé, le mardi 22 novembre, à l’âge de 91 ans. Celui qui s’attachait à transmettre une émotion à travers ses créations – souvent monumentales – a créé de nombreuses œuvres. La plus célèbre, localement, reste le cheval de Landivisiau.
La statue de Paotr Mad du sculpteur de Mespaul, Roger Joncourt, fait la fierté des habitants de l’emblématique capitale du cheval de trait breton
Petit-fils et fils de sculpteur de la région de Moëlan-sur-Mer, Roger Joncourt avait installé son atelier au village de Sainte-Catherine, à Mespaul, commune où il vivait toujours. Après des études classiques, il avait suivi des formations aux Beaux-Arts d’Anvers, puis aux Ateliers Zadkine à Paris ainsi qu’au Royal College of Art à Londres.
Le sculpteur utilise ses cinq sens. Il assimile ce qu’il voit, ce qu’il sent et le transforme en quelque chose qu’il concrétise en une œuvre.
Une de ses œuvres au Tourmalet
Au fil des années, sa notoriété a largement franchi les limites de la Bretagne et de la France. Pour l’anecdote, Jean-Marie Le Blanc, alors directeur du Tour de France, avait un jour poussé les portes de son atelier pour lui commander un immense buste de Jacques Goddet, homme qui relança l’épreuve après-guerre et lui donna toutes ses valeurs. Ce buste trône encore aujourd’hui au sommet du Tourmalet, col mythique des Pyrénées.
Cofondateur de « Sculpteurs de Bretagne »
Artiste accompli, humble et partageur, il donnait vie à tous les matériaux qu’il touchait. Certaines de ses œuvres sont visibles dans l’espace public à Mespaul, sa commune, mais aussi à Landivisiau, Saint-Pol-de-Léon ou encore Plourin-lès-Morlaix. Il était aussi passionné de poésie et aimait animer des soirées de lecture à la bibliothèque de Mespaul.
Tout au long de sa vie, il a œuvré pour le développement de la sculpture dans la région. Notamment avec son ami, le sculpteur Morley Trauman. Ensemble, ils ont cofondé l’association « Sculpteur Bretagne ». Roger Joncourt est aussi à l’origine de la création de l’espace Lucien-Prigent, à Landivisiau.
Par La rédaction avec Yvon Méar – Le Télégramme